Le gouvernement s’est engagé à verser 350 millions de dollars pour soutenir la R-D durable sur l’aviation au Canada, y compris la technologie eVTOL à décollage et atterrissage vertical, un secteur de plusieurs milliards de dollars en devenir.
Le transport aérien reste l’un des moyens de transport de marchandises et de personnes qui génèrent le plus de carbone. Au Canada, les distances entre les grandes villes peuvent atteindre des milliers de kilomètres. Le transport aérien est essentiel pour se rendre d’un point A à un point B. Il s’ensuit donc que le Canada est en train de devenir un point névralgique mondial pour le développement de la technologie électrique à décollage et atterrissage vertical (eVTOL). C’est une industrie d’une valeur potentielle de 30,7 milliards $ USD d’ici 2031 avec un potentiel de 430 000 taxis aériens en exploitation, selon Allied Market Research. Et, en juin dernier, le statut du Canada en tant que chef de file de cette technologie a été reconnu par le gouvernement fédéral. En effet, au Salon du Bourget, le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, François-Philippe Champagne, a annoncé un investissement de 350 millions $ CAD dans la nouvelle Initiative pour la technologie aéronautique durable du Canada (INSAT). L’INSAT est un réseau aérospatial pancanadien qui vise à accélérer la recherche et le développement durables dans le transport aérien. À l’heure actuelle, le transport aérien mondial représente 2% des émissions annuelles de gaz à effet de serre. « Notre mission est de coordonner et d’accélérer le développement de technologies aéronautiques durables au Canada, des technologies dans nos produits et services, pour nos équipementiers, nos PME, nos compagnies aériennes et nos aéroports, en collaboration avec des secteurs adjacents tels que le transport, l’énergie et les TI », a déclaré dans un communiqué de presse, Walter Di Bartolomeo, président par intérim du conseil d’administration d’INSAT. « INSAT est un véhicule clé pour renforcer le secteur canadien de l’aérospatiale en appuyant cette collaboration intersectorielle, la génération de PI et le développement des talents. » Le futur des eVTOL au Canada Il serait facile de manquer Horizon Aircraft lorsque vous vous rendez au nord du Grand Toronto. L’aéroport de Kawartha Lakes est situé du côté ouest de l’autoroute 35, juste à l’extérieur de Lindsay, en Ontario. On pourrait supposer qu’il s’agit d’une halte pour les voyageurs fatigués de la route ou d’un petit aéroclub pour les passionnés. Après tout, Lindsay n’est pas une municipalité qui apparait comme un site de technologie aéronautique canadienne de pointe. Cependant, les pistes compactes de l’aéroport et les hangars abritant des biplaces sont également le site de développement du prototype Cavorite X5 d’Horizon Aircraft. C’est un avion incroyablement futuriste qui, selon la société, pourrait révolutionner l’industrie.
Dans une entrevue avec Electric Autonomy, Brandon Robinson PDG et cofondateur d’Horizon Aircraft, basé à Lindsay a déclaré. « Il y a quelques années, la technologie des moteurs électriques et des batteries a créé l'intérêt de l’ingénierie ».
« Vous devez envisager de nouvelles architectures d’avions; afin de fabriquer des avions moins chers à exploiter sur des distances plus courtes et qui pourraient vraiment être validées par des analyses de rentabilisation solides. Nous avons donc entrepris d’explorer les avions électriques à décollage et atterrissage vertical. » Le Cavorite X5 Entièrement conçu à l’interne, le Cavorite X5 est un avion hybride-électrique à quatre passagers offrant une autonomie de 500 km capable de décoller sans piste. Il peut fonctionner comme un avion MedEvac, un service de taxi aérien, pour le transport de fret et les secours en cas de catastrophe. « Nous pouvons fabriquer ces nouveaux véhicules qui ont des capacités soigneusement sélectionnées pour les rendre très uefficaces», explique Robinson. Il décrit la version actuelle comme « un prototype à grande échelle » qui leur donne des informations forts utiles. « Cet avion est entièrement stable en vol stationnaire », explique Robinson. « Il offre une très belle aérodynamique qui le rend performant bien au-delà de ce que nous avions rêvé. Une grande partie de cet apprentissage sera directement applicable pour rendre l’avion à grande échelle plus sûr et plus efficace. » Dans le meilleur des cas, Horizon vise à ce que le Cavorite X5 soit entièrement certifié et en service d’ici 2027. Mais cet échéancier dépendra de l’évolution de l’industrie canadienne de l’aviation et de son rythme de développement technologique. L’aviation durable à l’ordre du jour du Canada À l’heure actuelle, Horizon est en consultation avec Transports Canada. L’Entreprise tente de faire progresser les certifications pour ces avions, qui, selon elle, offriront des réductions d’émissions immédiates à une industrie qui n’est pas encore en mesure de passer à des groupes motopropulseurs entièrement électriques. Selon monsieur Robinson, le Canada offre de nombreux avantages pour les eVTOL. Étant donné que l’industrie aérospatiale canadienne représente environ 210 000 emplois et qu’elle a exporté pour plus de 18,7 milliards $ CAD de produits en 2022, ce n’est pas surprenant. D’un point de vue canadien, nous avons plusieurs avantages géographiques. Il y a beaucoup de talent dans le Sud de l’Ontario. Et selon Transports Canada, il faut profiter de cet avantage. L’ Administration Fédérale de l’Aviation évalue environ 500 entreprises ou projets. Nous devons travailler en étroite collaboration avec Transports Canada pour accélérer la certification de manière très sécuritaire. Dans le cadre du Plan d’action climatique de l’aviation 2022-2030 du Canada, le gouvernement vise 2050 pour ramener l’industrie à zéro émission nette. « Notre gouvernement s’est engagé à faire du Canada un chef de file et un partenaire stratégique de choix en matière d’aviation durable », a déclaré M. Champagne dans un communiqué de presse au sujet du financement de l’INSAT. « L’investissement de 350 millions $ CAD qui appuie l’Initiative pour une technologie aéronautique durable aidera à stimuler et à accélérer la transformation industrielle verte de l’industrie aérospatiale canadienne, en créant des emplois de grande valeur tout en renforçant les chaînes d’approvisionnement tout en appuyant la transition vers une économie nette zéro. » Ou sommes-nous rendus? Pour la compagnie Horizon, l’investissement du gouvernement dans l’INSAT est un vote de confiance à l’égard de la viabilité et de la réalisation à court terme de l’ingénierie et de la technologie aérospatiales fabriquées au Canada. « Si vous reculez peut-être deux ou trois ans en arrière, on se demandait alors si l’un de ces avions pourrait être certifié. » Maintenant, la question est : « Quand seront-ils certifiés et entreront-ils en service? » », dit Robinson. « Vous pouvez toujours surestimer ce qui peut être accompli en cinq ans et sous-estimer ce qui a été accompli en 10 ans, mais l'objectif est plus proche que les gens ne le pensent. » Emma Jarratt Electric Autonomy Canada
Contribution: André H. Martel
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